Double "je" : portrait d'Isabelle

A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Quel métier exercez-vous à l’Abrapa actuellement ?

Je suis infirmière coordinatrice du Service de Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD) et de l’Equipe Spécialisée Alzheimer (ESA) de Sélestat depuis six ans.

Pour le SSIAD, je gère une équipe d’aide-soignantes qui assurent des soins d’hygiène corporelle. Concernant l’ESA, j’organise les interventions de stimulation cognitive à domicile dans le cadre des maladies neurodégénératives.

Petite fille, quel était votre rêve ? Ou quel métier rêviez-vous de faire ?

Sans hésiter, je voulais devenir infirmière comme Candy !

Un peu plus grande, je rêvais d’être avocate (Papa avait des soucis de divorce !) puis professeure de littérature ou d’histoire. En effet, j’ai eu la chance de croiser de formidables enseignants qui m’ont sensibilisé à la transmission de savoirs.

Finalement, j’ai gardé mon premier choix car je ne me projetais pas en faculté et me suis présentée en T-shirt, short et tongs au concours d’entrée à l’école d’infirmière que j’ai brillamment réussi : l’habit ne fait pas le moine ! Aujourd’hui, grâce à l’encadrement des étudiants ou des aides-soignants je m’épanouis aussi au travers de la transmission des savoirs.

Pouvez-vous nous présenter votre passion ?

Depuis neuf ans, je me consacre au handball. A l’issue de plusieurs formations, j’occupe aujourd’hui plusieurs fonctions au sein du club de Marckolsheim qui comprend 18 équipes masculines et féminines :

Responsable de l’école d’arbitrage du club de Marckolsheim : je forme les jeunes arbitres et interviens dans toutes les équipes pour informer et former sur les évolutions des règles de jeu.
Responsable CTA (Commission Territoriale d’Arbitrage) du bassin de Sélestat : je gère les arbitres avec une spécialisation sur les arbitres jeunes (11 à 15 ans). J’apporte un soutien technique et administratif aux arbitres et aux animateurs d’écoles d’arbitrage des clubs du bassin.
Animatrice de formations : je forme différents publics (arbitres, entraîneurs, officiels…).
Membre du Comité du club HC Marckolsheim : je dirige le pôle arbitrage et organisation des formations internes et gère les ressources humaines (salariés du club).
Arbitre (valides et hand-fauteuil).

En perpétuel mouvement, je suis actuellement une formation pour devenir accompagnatrice territoriale qui me permettra d’évaluer les arbitres de tous niveaux sur le Grand Est et j’envisage déjà de me former prochainement au hand adapté (sourd et malentendants et personnes en situation de handicap psychomoteur lié à un trouble mental, psychique et/ou physique).

Je suis arrivée au handball grâce à l’une de mes filles qui le pratiquait et souhaitait devenir arbitre. Pour l’accompagner, Je m’y suis mise…et plus que mise !

Quelle part représente aujourd’hui votre passion dans votre vie ?

Je travaille de 7h à 14h30 et me consacre à ma maison, mon chien et nos projets familiaux l’après-midi. Le handball m’occupe ponctuellement le soir - j’assiste parfois aux entraînements - et j’y consacre mes week-ends. Dans la famille, le sport occupe une place importante entre ma cadette qui pratique le fitness, mon aînée qui est arbitre de handball et mon mari qui est vice-président du club de foot de Bindernheim.

Que vous apporte votre passion sur le plan personnel et/ou professionnel ?

Le handball me permet de me vider la tête des tracas liés au travail ou aux soucis personnels ; j’y suis comme dans une bulle dans laquelle le lien est primordial. Il n’y a pas de lutte des classes. Dans mon club ou dans l’arbitrage, c’est une famille ! Le respect, l’entraide, la vie associative sont des valeurs dominantes. Chacun a sa place ! La connaissance des règles, leur interprétation et leur application constituent des points communs entre mon métier et sa passion. La réactivité, la gestion de projets et la transmission de savoirs en sont également.

Photo fournie par Isabelle

Trois mots pour résumer votre métier, trois mots pour résumer votre passion ?

Les trois mots qui caractérisent mon travail sont : esprit d’équipe, passion, bien-être.

Les trois mots qui caractérisent ma passion : esprit d’équipe, famille, mouvement (sport et projets)

Y-a-t-il une ou des femmes qui vous inspirent particulièrement ?

Sans aucune hésitation, ma Maman, infirmière en psychiatrie de métier. Elle ne s’est jamais laissée abattre par l’adversité et m’a appris à savoir profiter de la vie sans se compliquer le quotidien et surtout à savoir qui je suis, d’où je viens et où je vais.

Être une femme dans votre métier/votre passion ça change quelque chose ou pas ?

Ma condition de femme ne change rien. La bienveillance est omniprésente dans le milieu du handball qui reconnait et encourage la compétence quel que soit le genre de la personne.

Journée internationale des Droits des Femmes, pour vous, nécessaire ou pas ?

Dans l’absolu, cette journée ne devrait pas exister. On ne devrait pas avoir besoin de se battre pour l’égalité des droits des femmes avec ceux des hommes. Force est de constater qu’elle est nécessaire et c’est bien dommage !

Vous vous réveillez "homme" demain matin, quelles sont les trois premières choses que vous faites ?

Je ne changerais rien à ma vie puisqu’aujourd’hui, j’effectue aussi bien des tâches habituellement réservées aux femmes que des actions habituellement réservées aux hommes. Actuellement, j’ai un projet de construction et n’ai pas peur de mettre la main à la pâte en portant des briques. Je ne m’interdis rien !

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Visuel principal : photo fournie par Isabelle