Perte d'autonomie chez les seniors :
Comment agir efficacement ?
En 2021, le Ministère du travail, de la santé et des solidarités estimait l’âge moyen de perte d’autonomie à 83 ans. Comment faire face à cette conséquence directe du vieillissement de la population ? Que revêt cette notion de perte d’autonomie chez les séniors et quels en sont les premiers signes ? Entre outils, aides financières, services possibles et conseils préventifs ; cet article vous aide à y voir plus clair.
Quʼest-ce que la perte d’autonomie ?
La perte d’autonomie ou dépendance se définit par l’impossibilité pour une personne d'effectuer par elle-même certains actes essentiels de la vie courante, dans son environnement habituel. Cet état peut survenir de façon brutale suite à un accident, un choc psychologique ou une maladie (Alzheimer, Parkinson) ou s’installer de manière progressive.
Comment reconnaître les premiers signes de la perte d'autonomie ?
Les signes d’alerte peuvent être de différentes natures :
- Signes physiques : difficulté à se déplacer, perte d’équilibre, fatigue accrue, perte de poids
- Signes cognitifs : troubles de la mémoire, confusion, désorientation
- Signes comportementaux : isolement, négligence de l’hygiène personnelle, changements d’humeur, tristesse
Des signes plus discrets comme des difficultés pour gérer les comptes, prendre les transports en commun ou encore des changements alimentaires peuvent également alerter l’entourage sur l’installation d’une perte d’autonomie.
Comment agir efficacement face à la perte d'autonomie ?
Lorsqu’une perte d’autonomie est constatée, la première étape est d’amener la personne âgée à consulter son médecin traitant afin de réaliser un bilan.
L'évaluation de la perte d'autonomie s'effectue à l'aide de la grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources) grâce à l’analyse (observations et questions) de 17 grandes variables. Ces rubriques sont les suivantes : cohérence, orientation, toilette, habillage, alimentation, élimination, transferts, déplacements à l’intérieur du domicile ou de l’établissement, déplacements à l’extérieur, communication à distance, gestion, cuisine, ménage, transport, achats, suivi du traitement et activités de temps libre.
À l’issue de l’évaluation, la personne âgée est classée dans 1 des 6 GIR (Groupe Iso-Ressources). En fonction de sa catégorie elle pourra ou non percevoir l’allocation perte d’autonomie (les GIR 1 et GIR 2 étant les catégories qui concernent les personnes les plus touchées par la perte d’autonomie et les GIR 6 les moins touchés).
En fonction de son degré de dépendance et de ses besoins, le médecin traitant pourra l’orienter vers d’autres spécialistes : ergothérapeutes, kinésithérapeutes, physiothérapeutes, assistantes sociales, conseillers en gérontologie…
Quels sont les outils pour aider les seniors dépendants ?
Qu’ils soient « techniques » (déambulateurs, fauteuils roulant…) ou « technologiques » (système de téléassistance, détecteurs de chutes…), des équipements pour personnes en perte d’autonomie existent afin d’adapter leur environnement et leur logement et ainsi leur permettre de rester à domicile le plus longtemps possible.
Quelles sont les aides financières et services disponibles ?
Aides financières
Une demande d’APA qu’est-ce que c’est ? Zoom sur les aides de lʼÉtat et des collectivités locales existantes pour la prise en charge de la perte d’autonomie.
- L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) peut être attribuée par le conseil départemental (la CeA en Alsace) pour les personnes de 60 ans et plus en perte d'autonomie.
- L'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) est une prestation mensuelle accordée aux retraités ayant de faibles ressources (revenus et patrimoine) et résidant en France par certaines caisses de retraite : Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail), MSA (Mutualité sociale agricole)...
- L’allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) peut-être accordée mensuellement par la sécurité sociale (ou la MSA) pour les personnes invalides et pas en âge d’obtenir l’ASPA.
- La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide destinée aux personnes qui ont besoin d’une aide dans la réalisation des actes de la vie quotidienne du fait d’un handicap. Elle est attribuée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) et versée par le conseil départemental.
Services disponibles
Via des associations, des entreprises ou des organismes spécialisés, des aides professionnelles pourront également être mises en place :
- SAAD : Service d’Aide et Accompagnement À Domicile dispensant des prestations d’entretien du logement et du linge, de courses, de préparation des repas via des Aides à domicile ou des Auxiliaires de vie
- SSIAD : Service de Soins Infirmiers À Domicile sur prescription médicale pour la prise de médicaments ou la mise en place des bas de contention via des infirmiers ou la toilette et l’habillage via des aides-soignants
- Service Portage/livraison de repas en cas de difficultés pour faire les courses ou la cuisine
- Garde de nuit
Selon le degré d’autonomie de la personne, des structures d’hébergement spécialisés peuvent être envisagées : Résidence Autonomie (pour personnes âgées autonomes), EHPAD, Hébergement Temporaire…
Afin de limiter la perte d’autonomie et de permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible, les personnes peuvent se rendre à la journée dans des Accueils de jour qui proposent des activités adaptées destinées à stimuler et à créer du lien.
Des Unités de Vie Protégées ou villages Alzheimer existent en cas de perte totale et irréversible d’autonomie.
Comment prévenir la perte d'autonomie ?
La pratique d’une activité physique régulière et adaptée (gym douce, marche nordique, danse sur chaise…) est recommandée pour prévenir les chutes, améliorer l’équilibre et la coordination.
Les communes ou les CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) organisent régulièrement des ateliers à destination des seniors pour prévenir les symptômes de la perte d’autonomie.
Ces derniers s’articulent autour de thématiques diverses et variées : nutrition, bien-être, mémoire, nouvelles technologies…
Les interactions sociales via des clubs sportifs, des clubs seniors ou encore des repas des aînés sont également conseillées.
En conclusion, si vous êtes aidant d’une personne âgée et que vous constatez les premiers symptômes de perte d’autonomie de votre proche, n’attendez plus pour faire appel à votre médecin traitant qui saura vous accompagner et vous conseiller.
N’hésitez pas à consulter des professionnels pour mettre en place les solutions adaptées.