Double "je" : portrait d'Audrey
A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes
Quel métier exercez-vous à l’Abrapa actuellement ?
Je suis Assistante Achats et mon métier regroupe trois spécialités :
- La flotte automobile avec la gestion des sinistres et du parc automobile
- La gestion administrative des achats et de la logistique
- La gestion des fournitures de bureau
Petite fille, quel était votre rêve ? Ou quel métier rêviez-vous de faire ?
Je souhaitais être avocate. Le fait d’être utile m’a toujours animée. La volonté de porter assistance à des personnes vivant des situations compliquées. Mais, j’ai peut-être aussi été inspirée par des figures d’avocats dans les médias.
Pouvez-vous nous présenter votre passion ?
À l’âge de 6 ans, j’ai commencé par le patinage artistique et en seconde activité, j’étais inscrite au conservatoire de musique où j’apprenais à jouer du violoncelle. Puis, à l’âge de 8 ans dans le cadre des animations d’été organisées par la ville de Colmar, j’ai participé à plusieurs activités : basket, tennis, volley-ball, badminton, tennis de table. À la rentrée, j’ai dû me positionner sur une seule activité et j’ai gardé le basket-ball. Au départ, j’ai dû mobiliser les compétences suivantes : la coordination motrice, la communication en équipe et le dépassement de soi. Jouer au basket-ball a favorisé ma condition physique, ma confiance en moi et m’a offert une sociabilisation avec d’autres enfants.
Jusqu’à mes 15 ans, je jouais au club de Colmar ; on est même devenues championnes départementales du Haut-Rhin en 2007. Et mes coéquipières m’ont nommée capitaine de l’équipe pour toute la saison.
Photo fournie par Audrey
En 2008, en parallèle de mes études à Strasbourg, je passe mon temps entre les cours, les transports, les devoirs et le basket pour continuer à jouer avec mes coéquipières avec lesquelles nous avons lié depuis toutes petites une relation forte. Mais je n’ai tenu qu’une année car c’était trop fatiguant et contraignant. Je tiens d’ailleurs à remercier mes parents – mes plus grands supporters 🙂 – pour leur soutien car comme je n’avais pas le permis, ils me véhiculaient partout !
J’ai par la suite cherché un nouveau club et j’ai choisi l’AS Menora à Strasbourg. En parallèle je m’entrainais aussi avec l’équipe féminine cadette de la SIG. C’était un rythme très soutenu : ayant déjà l’âge de m’entrainer avec l’équipe senior, je faisais un double entrainement en semaine et je jouais 2 matchs le week-end. Dans ce club strasbourgeois, j’ai rencontré un grand coach professionnel qui a joué au Mali et j’ai beaucoup appris auprès de lui. En 2010, j’ai dû trouver un nouveau club car l’équipe s’est dissolue du fait des études ou des grossesses de certaines coéquipières. Je suis donc retournée dans le Haut-Rhin à Wickerschwihr dans un club familial.
Entre 2011 et 2013, l’AS Menora m’a rappelée pour entrainer des jeunes. Cette expérience a été très enrichissante car j’ai développé de nouvelles compétences : la patience, enseigner mes connaissances du jeu et mes connaissances techniques, adapter mes méthodes d’enseignement suivant le niveau de chaque jeune.
En 2013, je suis rentrée dans la vie active dans le milieu de la restauration. Mes horaires étant incompatibles avec les entrainements et le coaching , j’ai donc dû arrêter à contre-cœur.
En 2018, je m’installe définitivement à Strasbourg. Toujours dans le domaine de la restauration mais avec des horaires plus flexibles, je trouve une place dans l’équipe féminine du club de Marlenheim. Malheureusement, le niveau était trop élevé et suite à un arrêt aussi long, je ne prenais plus de plaisir à jouer. Ce fut cependant un bon test pour savoir où j’en étais et sur quel club axer mes recherches. En 2020, j’ai sélectionné Lingolsheim car c’est l’année où j’ai déménagé dans cette ville et quitté la restauration. Un changement de vie qui va me permettre de reprendre ma passion.
En 2021, nouveau challenge : on me propose la correspondance de ce nouveau club que je viens d’intégrer, c’est-à-dire la gestion administrative aux côtés du Président. Mes missions :
- La préparation des phases d’enregistrement des licences (ouverture de la salle durant 2 jours pour les jeunes intéressés et leurs parents)
- La composition des équipes par catégories
- La planification des entrainements en fonction des coachs disponibles
- La gestion des plannings des matchs, le tout en lien avec le comité du basket du Bas-Rhin
- La gestion de la partie administrative pour 5 équipes d’environ 10 joueurs engagés en championnat mais aussi, les bénévoles et les Babys soit un total d’environ 90 licenciés au club.
En 2023, j’accepte de coacher les Babys le samedi matin avec l’aide de mon entraineuse actuelle. C’est gratifiant car on voit l’évolution de cette vingtaine d’enfants. On organise des petits tournois grâce au Basket Center où ils rencontrent des jeunes d’autres clubs ou encore des sorties thématiques mensuelles (fête de noël, déguisement pour carnaval par exemple). Il y a même un ancien joueur pro - qui jouait à Kaysersberg en National 2, puis en National 1 grâce à leur montée, que j’encourageais quand j’étais adolescente - qui a inscrit son fils dans notre club pour l’année 2023/2024.
Des anecdotes ?
Quand on est devenues championnes départementales du Haut-Rhin, j’ai reçu une convocation du comité départemental du Haut-Rhin qui m’a invité à passer une phase de tests pour constituer une équipe avec les meilleures joueuses pour affronter celle du Bas-Rhin. Mais n’ayant pas pu aller à tous les entrainements, je n’ai pas été retenue. C’est vraiment une déception car j’aurais peut-être été en équipe de France aujourd’hui (rires).
De 2006 à 2009, je participe à des camps d’été d’une durée d’une semaine axés sur le basket (AB Camps). Nous étions entrainés par des entraineurs professionnels (on a même accueilli l’équipe nationale du Mali). J’ai ainsi côtoyé des personnes qui ont su évoluer et qui sont maintenant reconnues dans le milieu du sport.
Côté poste dans l’équipe, j’ai longtemps été meneuse (distribuer le jeu, monter le ballon et mettre les systèmes en place) et maintenant je suis intérieure (réceptionner le ballon sous le panier pour marquer).
Mais le plus fou… c’est lors d’une des premières missions que mon responsable m’a confiée à mon arrivée à l’Abrapa : contacter un fournisseur par mail pour demander une offre de prix. Le fournisseur en question n’était autre qu’un ancien joueur de l’équipe masculine du club de Colmar. Quelques saisons suivantes, son frère et lui ont quitté le club pour rejoindre le club de Kaysbersberg. J’étais une grande fan des deux frères, j’étais impressionnée étant petite, j’ai continué à les suivre en assistant aux matchs à domicile de leur équipe. Nous avons donc pu échanger sur nos souvenirs de l’époque. D’ailleurs, il doit toujours m’apporter son autographe, je vais le relancer (rires) !
Photo fournie par Audrey
Quelle part représente aujourd’hui votre passion dans votre vie ?
Dans un métier passion, on ne s’arrête jamais. Il m’arrive de gérer des situations pendant le travail (chut… rires) après les entrainements et après mes journées de travail. Impossible de mettre des limites, la réactivité est importante. J’ai du mal à respecter un emploi du temps, car les demandes ne sont pas programmées. Par ailleurs, l’entrainement représente 4 heures (2 entrainements de 2 heures dans la semaine), le coaching 1 heure (le samedi matin) et les compétitions 2 heures (le samedi ou le dimanche.)
Durant mon indisponibilité en 2023 (pour un heureux évènement), j’ai dû arrêter le basket, mais je suis restée très investie pour le club. Je suis restée active pour l’administration du club, l’organisation de la fête estivale du basket ou encore l’aide à la table de marque les soirs de matchs de mon équipe (chrono, nombre de points/fautes). Une petite anecdote rigolote : à quelques heures d’accueillir, mon premier enfant, je validais encore une licence pour une nouvelle recrue de mon équipe ! Désormais avec mon nouveau rôle de jeune maman, mon planning est millimétré et les listes affluent partout dans la maison (rires).
Que vous apporte votre passion sur le plan personnel et/ou professionnel ?
Le basket m’apporte du bien-être et me permet de me défouler. C’est un sport-passion riche de rencontres pour échanger sur d’autres sujets que ceux du quotidien. L’entente a été immédiate avec mes coéquipières tout au long de mon parcours sportif et nous sommes restées en contact même après avoir changé de club.
L’organisation, la réactivité et l’investissement sont des compétences communes à ma passion et à ma vie professionnelle.
Trois mots pour résumer votre métier, trois mots pour résumer votre passion ?
Passion : Intensité, Compétition, Camaraderie.
Métier : Adaptabilité, Rigueur, Résultats.
Y-a-t-il une ou des femmes qui vous inspirent particulièrement ?
Dans le cadre de ma passion : Lauriane DOLT qui a longtemps été entraîneuse adjointe aux côtés de Vincent COLLET et coach des Espoirs de la SIG. À présent, elle entraine l’Equipe Masculine de Mulhouse en Nationale 1 (c’est le championnat en dessous de la PRO B). J’ai eu la chance de faire sa connaissance lors du Camp d’été de Basket en 2007 qu’elle a animé. Son parcours illustre sa détermination, son intelligence et sa capacité à briser les barrières de genre dans un domaine dominé par les hommes en tant qu’entraineuse à ce niveau. Aujourd’hui, nous sommes restées en contact.
Être une femme dans votre métier/votre passion ça change quelque chose ou pas ?
Historiquement, le basket féminin a souvent été moins médiatisé et moins financé que le basket masculin. Les femmes peuvent rencontrer des obstacles pour accéder à des opportunités, c’est également vrai pour des opportunités professionnelles. Dans mes baskets comme dans mon rôle d’Assistante Achats, il y a des défis à relever.
Journée internationale des Droits des Femmes, pour vous, nécessaire ou pas ?
Oui, cette journée est nécessaire pour dresser le bilan de la situation des femmes à travers le monde.
À travers la thématique de cette année - « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme » - des axes ont été identifiés pour mener des actions, continuer de maintenir la prise de conscience et rappeler que l’égalité des droits et des opportunités est un objectif fondamental pour une société juste et équitable.
Elle est aussi importante car elle offre une occasion de célébrer les réalisations des femmes et de mettre en lumière leurs contributions dans tous les domaines de la société.
Vous vous réveillez "homme" demain matin, quelles sont les trois premières choses que vous faites ?
Joker !
Le mot de la fin ?
Je tiens à remercier mon responsable d’avoir répondu en secret à l’appel lancé par l’Abrapa dans le cadre de la réalisation de ces portraits (d’ailleurs, il a un panier de basket dans son bureau, c’est le destin 😉). J’ai été enthousiaste à l’idée de partager mon expérience.
Petit message à l’ensemble de l’Abrapa : nous recrutons dans mon équipe séniore féminine de Lingolsheim pour la saison 2024/2025, n’hésitez pas à nous rejoindre.
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