Double "je" : portrait de Mélissa

A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Quel métier exercez-vous à l’Abrapa actuellement ?


Je suis Cheffe du service Contrôle de Gestion. Mon travail consiste à l’élaboration et au suivi des budgets (suivi des charges et des recettes).

Petite fille, quel était votre rêve ? Ou quel métier rêviez-vous de faire ?


Petite, je rêvais d’être maîtresse des écoles. Après mon master "Audit et finances", je me suis reposée la question mais en finalité le volet « travaux manuels » avec les enfants ne me correspondait pas plus que ça.

Pouvez-vous nous présenter votre passion ?


Ma passion c’est le sport, pas un seul sport en particulier mais de nombreux sports. A titre personnel, je pratique la course à pied et la natation, mais je m’intéresse au basket, au handball, à la gym. J’ai toujours aimé regarder le sport.

J’ai commencé la gym à 6 ou 7 ans parce que j’en avais envie. Comme c’est très exigeant et que je suis quelqu’un de très persévérant, j’y suis tout de suite allée 4 à 5 fois par semaine, ce qui a fait que j’ai progressé. Arrivée au collège, les horaires de la gym n’étaient plus compatibles avec les études. J’ai ensuite fait du basket mais à un rythme moins soutenu ce qui ne me plaisait pas.  J’ai continué sans en faire particulièrement beaucoup.  Puis, une fois entrée dans le monde du travail et avec la venue d’un enfant, je me suis mise à des sports individuels me laissant plus de latitude horaire mais du coup de manière plus intensive à nouveau. En l’occurrence la course à pied et la natation, et depuis peu, le vélo dans l’objectif de tenter un triathlon.

Dans l’intervalle, j’ai également fait un raid "Amazones" au Vietnam avec une collègue de mon ancien poste. A l’époque, je travaillais dans une fondation pour handicapés mentaux et l’idée était d’associer sport et cause en promouvant la fondation, en portant ses couleurs à travers ce projet. Nous étions deux collègues qui s’entendaient déjà bien. Mon binôme était plutôt dans la recherche de fonds pour le projet et moi dans le challenge sportif. On est parties 10 jours (300 filles sur la ligne de départ) par équipes de 2 ou 3 avec comme activités : course à pied, VTT, canoé et tir à l’arc. Tous les matins nous avions une épreuve et l’après-midi c’était découverte du pays. Avec des gains au profit de la fondation à la fin. Cela a été une belle expérience. On a fini dans les 20èmes sur environ 90 équipes avec en plus une fracture de fatigue pour ma binôme. Mon fils avait alors 2 ans et cela n’a pas été évident de le laisser pendant 10 jours avec son père même si ça l’a fait grandir. Cela nous a d’ailleurs fait grandir tous les 3 et permis de trouver notre place à chacun.

Faire du sport de manière intensive me procure un bien-être, de l’énergie ; c’est une manière de s’évader et j’en ai un réel besoin. Si je ne pratique pas deux jours, je ne suis pas bien. Il faut que je bouge tous les jours.

Quelle part représente aujourd’hui votre passion dans votre vie ?


Je pratique environ 1h30 à 2h de sport par jour, matin, midi et soir selon mes impératifs personnels et professionnels. Pratique sur laquelle j’emmène souvent mon fils de 8 ans. Il apprécie encore de m’accompagner même s’il n’est pas forcément dans la même relation au sport.

Le sport est important pour moi. La famille sera toujours prioritaire mais j’ai vraiment besoin de cet équilibre entre le triptyque travail, famille, passion : si l’un manque, le reste ne va pas. Il m’arrive souvent de trouver des solutions à des problématiques lors de ma pratique sportive ; le sport ouvre d’autres perspectives ou débloque.

Que vous apporte votre passion sur le plan personnel et/ou professionnel ?


La persévérance, le fait d’aller jusqu’au bout, la rigueur.  Avoir un plan et s’y tenir qu’il s’agisse d’un plan d’entraînement ou d’un plan de travail !

Trois mots pour résumer votre métier, trois mots pour résumer votre passion ?


Curiosité, analyse et rigueur pour l’aspect métier, et pour le sport rigueur, challenge et envie !

Y-a-t-il une ou des femmes qui vous inspirent particulièrement ?


Anaïs QUEMENER. C’est une professionnelle de la course à pied (Championne de France de marathon en 2016 puis seconde en 2022) qui est revenue encore plus forte après un cancer diagnostiqué en 2015. Ce que j’admire chez elle, c’est sa force mentale et physique, le fait qu’elle ne se soit pas laissée abattre.

Ce que je déplore de manière générale avec la notion de femme inspirante, c’est que souvent on en parle justement parce que ce sont des femmes. Peu importe le domaine (sportif, scientifique, etc…), pour un homme, on s’attache aux résultats, et non au genre de la personne.

Être une femme dans votre métier/votre passion ça change quelque chose ou pas ?


Dans le métier non. Dans le sport, pas dans la manière dont on me perçoit mais au niveau de la concurrence, clairement il y a moins de femmes sur la ligne de départ et il y a inévitablement une différence physique entre les meilleurs coureurs et les meilleures coureuses.

Journée internationale des Droits des Femmes, pour vous, nécessaire ou pas ?


Malheureusement oui. Ce n’est qu’en faisant de la discrimination positive qu’on y arrivera même si je ne suis pas pour. L’évolution des choses montre qu’il faut en passer par là pour que cela évolue dans tous les domaines.

Vous vous réveillez "homme" demain matin, quelles sont les trois premières choses que vous faites ?


Rien de plus que ce que je fais déjà en tant que femme !

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