
Duos mères-filles à l'Abrapa : Danièle et Tiffany
Portraits croisés à l'occasion de la Journée internationale des Droits des femmes
« Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation » telle est la thématique de l'édition 2025 de la Journée internationale des Droits des femmes, créée par l'ONU. À cette occasion, l'Abrapa a souhaité mettre en lumière cette année, des duos mères-filles. Deux générations de femmes qui partagent à la fois leur filiation et le choix qu'elles ont fait de travailler au sein de la même Association. Découvrez le 2ème portrait croisé de Danièle, Agent à Domicile et de sa fille Tiffany, Aide à domicile, et le regard qu'elles portent chacune sur la place de la femme dans leur métier et au-delà dans la société. Merci à elles.
Depuis quand travaillez-vous à l’Abrapa ?
Tiffany : Je travaille à l’Abrapa depuis 1 an et demi.
Danièle : On peut dire 20 ans et demi 😊 car cela fera 21 ans en fin d’année.
Quel métier exercez-vous à l’Abrapa actuellement ?
Tiffany : Je suis aide à domicile à l’agence Lons-Le-Saunier sur les secteurs de Lons Nord et Voiteur.
Danièle : Je suis agent à domicile sur le secteur de Lons Sud. Je travaille aussi pour Proservices (ménage chez des actifs). Je fais les deux.
Être une femme dans votre métier ça change quelque chose ou pas ?
Tiffany et Danièle : Non cela ne change strictement rien.
Danièle : Nous avons très peu de collègues hommes. J’ai déjà été remplacée par des hommes et les bénéficiaires étaient contents.
Journée Internationale des Droits des femmes, pour vous, nécessaire ou pas ?
Danièle : On a les mêmes droits, même si dans notre métier il y a plus de femmes que d’hommes. Mais cela doit dépendre des types de travail.
Dans la relation de couple, je n’ai pas à me plaindre avec mon mari c’est 50/50, il m’aide. Tiffany peut confirmer, elle a un papa poule 😊
En général, je trouve que cela a quand même pas mal évolué pour les femmes. Il y a peut-être encore des progrès à faire pour certains, sûrement ! Donc oui, cette journée peut quand même être utile, il n’y a rien d’inutile de toute façon.
Tiffany : Il y a des choses à revoir chez certaines personnes, c’est sûr. Dans notre métier, notre secteur, on est quand même pas mal égales aux hommes par rapport à certains autres domaines.
Danièle : Peut-être qu’au niveau des salaires il y a encore des choses à améliorer aussi.
Tiffany : La journée internationale des Droits des femmes est utile : je dirais oui et non. Oui parce qu’il y a encore des progrès à faire et non parce qu’il y a quand même beaucoup de choses qui ont évolué.
Danièle : Dans la politique… dans les métiers « d’hommes »… il y a beaucoup de femmes maintenant.
Selon vous, qu’est-ce qui a changé au niveau de la place de la femme dans la société entre vos générations respectives ?
Danièle : Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas comme nous avant (rires). Certains jeunes, pas tous évidemment, ont un manque de respect. Par rapport au travail, j’ai l’impression qu’il y en a beaucoup qui s’enfichent, garçons et filles confondus. Encore une fois ce ne sont pas tous les jeunes. Ce n’est pas la même génération.
J’ai l’impression qu’il y a plus de manque de respect envers les filles aujourd’hui qu’à mon époque. Tiffany n’a pas l’air d’accord mais je trouve que si, par rapport à l’habillement par exemple.
Dans mon emploi, il y a beaucoup de jeunes qui se mettent en arrêt, pas uniquement dans mon domaine, mais de manière générale. Ce n’est plus comme avant, ce n’est pas la même vie, il n’y a plus forcément le même engagement. Pas pour tous, je ne généralise pas.
Les meilleures années, ce sont les années 80 ! 😊 Bien sûr il y a des choses qui ont changé en bien depuis !
Certains anciens nous appellent toujours les femmes de ménage ou nous prennent pour des femmes de ménage, alors que non. Nous sommes là pour les aider. Pour moi, je ne suis pas une femme de ménage. Mais ce n’est pas une généralité.
Moi je fais plus du ménage, du repassage et les courses, mais je ne fais pas d’aide à la toilette.
Tiffany : Je suis quand même d’accord avec maman parce que tout le monde me dit que les années 80 c’étaient les meilleures 😊.
La vie actuelle est dure, ce n’est plus comme avant. Les salaires ne suivent pas par exemple. Tout augmente. C’était plus facile avant.
Dans mon métier, je trouve que rien n’a changé, je me plais dans ce travail.
Moi je fais de l’aide à la toilette et il y a des dames qui n’aiment ou ne veulent pas que ce soient des messieurs qui s’en chargent l’aide à la toilette.
Quelles causes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Danièle : La violence faite aux femmes. Avec tout ce qu’on voit, tout ce qu’on entend…
Et prendre soin de nos aînés.
Tiffany : Les familles aussi parfois ne prennent pas soin de leur proche… L’insuffisance de certaines familles, ce sont des situations que nous rencontrons dans notre métier et qui nous touchent.
Danièle : J’avais toujours dans un coin de ma tête de m’occuper des personnes âgées, notamment parce que je me suis occupée de ma maman.
J’aime bien faire le ménage, tant qu’à faire autant le faire chez des ainés ! Et que ce soit utile. Et en tant qu’aide à domicile, on fait aussi un peu de social et j’aime lire les livres sur la médecine et sur la psychologie. Cela m’intéresse beaucoup.
Tiffany : Aider les personnes âgées me tient aussi beaucoup à cœur.
Selon vous, qu’est-ce que les femmes apportent à la société ?
Tiffany : Les femmes sont peut-être plus douces.
Danièle : Elles sont mères de famille pour la plupart et elles ne sont pas rémunérées pour ça. Je suis restée 6 ans sans travailler pour élever mes filles. Cela fait du boulot quand même.
Le fait d’être mère fait qu’elles ont un regard différent sur les choses. On se sacrifie finalement un peu, plus que les hommes, même si maintenant il y a des papas qui s’investissent peut-être un peu plus qu’avant.
Tiffany : Je suis maman aussi et devenir maman m’a rendue différente. On prend un peu plus de maturité car on a une responsabilité derrière.
Selon vous, qu’est-ce que les femmes apportent à la société ?
Tiffany : Les femmes sont peut-être plus douces.
Danièle : Elles sont mères de famille pour la plupart et elles ne sont pas rémunérées pour ça. Je suis restée 6 ans sans travailler pour élever mes filles. Cela fait du boulot quand même.
Le fait d’être mère fait qu’elles ont un regard différent sur les choses. On se sacrifie finalement un peu, plus que les hommes, même si maintenant il y a des papas qui s’investissent peut-être un peu plus qu’avant.
Quels sont les progrès tous domaines confondus (travail, couple, famille…) qui restent à faire ?
Danièle : Il faut arrêter de prendre la femme pour un objet aussi. Dans certains emplois et dans la société en général, il peut y avoir du harcèlement.
Tiffany : Je ne sais pas du tout 😊
Qu’est-ce qui vous inspire l’une chez l’autre ?
Danièle : Je trouve qu’elle est plus mature depuis qu’elle est maman. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle fasse ce travail, je ne la voyais pas là-dedans et elle m’épate ! Les gens sont contents d’elle. J’espère qu’elle continuera dans ce domaine et qu’elle a trouvé sa voie. En plus, elle veut faire une VAE. C’est bien ! Elle souhaite évoluer plus que moi car elle veut être auxiliaire de vie. Moi je n’ai pas envie de faire d’aide à la toilette, j’ai des freins par rapport à ça.
Tiffany : Moi aussi j’avais des freins par rapport à faire de l’aide à la toilette aux hommes. Mais j’ai commencé et puis finalement ça va.
Ce qui m’inspire chez ma maman… sa façon de faire le ménage ! (rires)
Danièle : Elle a oublié de dire que j’étais très maniaque ! (rires)
Tiffany : Au final, je suis devenue un peu maniaque aussi 😊
Avant j’étais vendeuse, après j’ai fait une formation pour être agent d’accueil puis je suis tombée enceinte. Ensuite, je ne voulais plus être dans la vente, ni être enfermée dans un bureau. Il me fallait quelque chose entre les deux. Je me suis dit « pourquoi pas essayer l’Abrapa ? ». Si j’aime je reste, sinon je pars. Et puis je suis restée.
Danièle : Il faut aussi préciser que dans la famille, on est tous dans le ménage : une sœur au sein d’une entreprise, ma première fille était dans une association par le passé et ma maman travaillait chez des particuliers.
Tiffany : Ma maman a un fort caractère ! 😊 Mais un peu toutes les deux en fait !
Danièle : Oui on a toutes les deux un fort caractère, mais chez les gens on ne mord pas ! (rires) On est calmes, on est professionnelles.
Qu’avez-vous transmis à votre fille dans votre éducation par rapport à la place, au rôle, aux droits et aux devoirs de la femme ?
Danièle : Quand mes filles habitaient à la maison, je faisais tout à leur place. J’ai transmis le devoir d’aller travailler, je ne voulais pas qu’elles restent sans rien faire. Et j’ai aussi transmis le fait d’être polies, d’être honnêtes et tout ce qui va avec bien sûr.
Ce que j’ai transmis à mes filles c’est de ne pas se laisser faire et de faire attention à elles.
Si vous avez une fille, quels messages aimeriez-vous lui faire passer ?
Tiffany : Oui j’ai une fille (2 ans ½). J’aimerais lui transmettre déjà la politesse. Je lui mets des limites même si ce n’est pas facile. Et comme l’a dit ma maman, je lui dirais de ne pas se laisser faire et de ne pas oublier que si elle a un souci, on sera toujours là.
Niveau métier, elle fera ce qu’elle voudra, mais elle m’aide déjà à la maison (rires) ! 😊
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