Personnes âgées dépendantes :
aides et ressources pour les aidants familiaux
D’après la Dress, un français sur trois devrait avoir plus de 60 ans (autour de 26 millions de personnes) en 2070 contre un sur quatre en 2021 (17,5 millions). Ce vieillissement de la population dans les années à venir constitue un enjeu majeur de santé publique.
La problématique n’est pas l’âge en soi mais l’impact du degré de dépendance sur la société et les familles ; on parle même de "mur de la dépendance". Qu'est-ce que la dépendance ? Quelles sont les aides possibles pour les personnes âgées en perte d’autonomie et leurs aidants ?
Source : Panorama 2022 de « L’aide et l’action sociales en France » publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)
Qu'est-ce que la dépendance ?
Par définition, la dépendance désigne l'état d'une personne qui a besoin d’assistance quotidienne pour les actes essentiels. Après 60 ans, la perte d’autonomie peut évoluer progressivement du fait de maladies chroniques ou des conséquences du vieillissement de l’organisme.
Quelle est la différence entre handicap et dépendance ?
L'Organisation Mondiale de la Santé définit une personne en situation de handicap comme « un sujet dont l'intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l'effet de l'âge, d'une maladie ou d'un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l'école où à occuper un emploi s'en trouvent compromis ».
La différence entre handicap et dépendance réside autour de sa prise en charge et de l’âge charnière de 60 ans :
• Avant 60 ans, il faudra se tourner vers les aides prévues pour les personnes en situation de handicap.
• Si la perte d’autonomie intervient après 60 ans il faudra s’orienter vers des interlocuteurs « vieillesse », même si c’est la conséquence d’un handicap.
Comment procède-t-on à l’évaluation du niveau de dépendance ?
La grille AGGIR (Autonomie Gérontologique et Groupe Iso Ressources) est un outil utilisé pour évaluer le niveau de dépendance d’une personne via un classement en 6 groupes iso-ressources (GIR).
Cette grille est composée de 17 rubriques, appelées variables :
• 10 variables relatives à la perte d’autonomie physique et psychique, dites discriminantes (faire sa toilette, s’habiller et se déshabiller, se servir et manger, se lever et se coucher, etc.)
• 7 autres variables, dites illustratives, car elles n’entrent pas dans le calcul du GIR (gérer ses affaires, son budget et ses biens, reconnaître la valeur monétaire des pièces et des billets, préparer les repas et les conditionner pour qu'ils puissent être servis, etc.)
Autant de critères pour évaluer le niveau de dépendance de la personne et des aides dont elle a besoin et ainsi vérifier son éligibilité à l'Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).
Quelle reconnaissance administrative, quels droits et quelles aides possibles ?
Selon le cas, il existe plusieurs structures qui peuvent vous orienter :
La Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH)
Si la dépendance est liée à un handicap avant 60 ans, 2 aides peuvent être demandées à la MDPH via l’instance compétente ; la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) :
• La Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : c’est une aide personnelle qui incombe au salarié : l’employeur ne pouvant pas faire la demande à sa place.
• La prestation de compensation du handicap (PCH) : versée par le conseil départemental, cette aide financière est destinée à compenser la perte d’autonomie des personnes en situation de handicap dans la vie quotidienne, y compris la vie sociale.
• La Carte mobilité inclusion (CMI) ; il en existe 3 :
- la CMI priorité qui permet d’être prioritaire aux guichets ou d'avoir une place assise dans les transports en commun et les salles d'attente.
- la CMI stationnement qui permet de garer gratuitement son véhicule sans limitation de durée.
- la CMI invalidité pour les personnes avec une perte d'autonomie importante. Elle offre les mêmes avantages que la CMI priorité avec en plus des réductions dans les transports et des avantages fiscaux notamment
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA)
Si la dépendance est liée à l’âge et aussi pour les personnes en situation de handicap après 60 ans.
Quelle sont les aides financières existantes pour les personnes âgées dépendantes ?
L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) :
Sous condition d’être âgée de plus de 60 ans, en perte d’autonomie et de résider en France, la personne âgée peut obtenir une allocation de deux ordres :
- L’APA à domicile peut financer (en totalité ou en partie) le maintien à domicile
- L'APA en établissement peut financer le tarif dépendance en EHPAD
Selon le GIR, son montant maximal est compris entre 762,87 € (GIR 4) et 1955,60 € (GIR 1) par mois1.
Cette aide peut être attribuée par le conseil départemental / la Collectivité européenne d'Alsace en Alsace.
1 Au 1er janvier 2024 / Source : L’APA à domicile | Pour les personnes âgées
Les aides sociales et fiscales :
Certaines prestations telles que l’aide aux actes essentiels (lever, coucher et aide à la toilette) par des auxiliaires de vie, l’entretien du domicile ou le ménage donnent droit à un crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses annuelles d’aide à domicile.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH) est un dispositif financier départemental visant à compléter les revenus des seniors dans l’incapacité de payer leur accueil en EHPAD.
Les autres aides :
Les caisses de retraite proposent également des aides financières et matérielles (barres d’appui, marches antidérapantes…).
La prise en charge de la dépendance
Une palette de services de soutien à domicile peut être déployée selon le niveau de dépendance de la personne âgée : soins à domicile pris en charge par la Sécurité sociale sur présentation d’une ordonnance médicale, entretien du domicile, courses, aide aux actes essentiels (repas, hygiène, mobilité…) aides techniques (fauteuils roulants, domotique et automatisation…).
Des travaux d’accessibilité (rampes, ascenseurs…) ou d’ergonomie de l’habitat peuvent être réalisés afin d’adapter au mieux le logement de la personne aidée en fonction de l’évolution de sa dépendance.
Quelles sont les solutions d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ?
Afin de limiter la perte d’autonomie et de permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible, les personnes peuvent se rendre à la journée dans des Accueils de jour qui proposent des activités adaptées destinées à stimuler et à créer du lien.
Quand le maintien à domicile n’est plus envisageable, des structures d’accueil existent telles que les EHPAD (anciennement maisons de retraite médicalisées). La personne âgée peut intégrer un Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes de manière permanente ou temporaire en l’absence de son proche aidant par exemple.
Ou encore pour lui offrir un temps de répit, pour répondre à des besoins ponctuels de soins ou pour tester un EHPAD avant d’envisager une entrée en établissement.
Solution encore méconnue, il existe des familles d’accueil agréées qui reçoivent et prennent soin des personnes âgées.
L’aide et le soutien pour les personnes âgées dépendantes peut être complexe, il est possible d’être orienté vers une assistante sociale via sa mairie ou un CCAS pour mieux appréhender les démarches administratives. Les professionnels de l’Abrapa pourront également évaluer vos besoins et vous proposer des solutions adaptées.